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Oui, nous avons décidé de sortir l’album en 2020 malgré la situation. Cela n’était pas forcément dans notre intérêt, mais c’était un message d’espoir au gens, alors qu’ils étaient confinés. Nous avons même tourné pendant la pandémie. Nous avons joué un camion de pompiers avec une scène installée sur le toit et avons parcouru l’Allemagne avec ! [rires] Il pouvait même nous arriver de donner deux concerts le même soir à cause des restrictions de regroupement.
Guernica [Mancini, chant], Emlee [Johansson, batterie] et moi nous sommes réunies pour pendant nos jours off pour écrire des morceaux. Nous avons su être efficaces, puis avons réservé un studio en janvier pour enregistrer. Cet album est fait avec l’idée de jouer dans les grosses salles. On y a donc mis des parties qui se prêtent bien au live. Nous avons fait 12 tubes avec une touche américaine.
Oui ! Ils nous connaissaient déjà, parce que Thundermother marche très bien en Allemagne, mais même si notre booker américain a adoré notre album, nous n’y avions jamais fait de tournée à proprement parler. Le public nous a très bien accueillies et les gars de Scorpions étaient très contents de notre prestation. Klaus Meine est même venu nous féliciter. Notre tournée européenne de cette année va donc mélanger des dates en tête d’affiche et d’autres avec eux. Nous sommes aussi à l’affiche du Hellfest ! Des groupes comme Airbourne et Ghost y ont fait des passages marquants, nous avons hâte d’y être !
Mathieu David
Retrouvez cette interview de Filippa Nässil de Thundermother en intégralité dans Rolling Stone l’Hebdo n°106, disponible sur notre boutique en ligne.
Black and Gold de Thundermother est disponible.

La Playlist 100% Metal de la semaine #33
Thundermother chante le bazar
Thundermother gronde de colère
Le temps est venu, pour le jeune rappeur parisien nelick, d’assumer enfin ce hip hop mélodique dont il a toujours rêvé. Coup de projecteur.
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Il faut dire qu’il y a en a eu, du chemin parcouru depuis 2018, année charnière pour nelick. Le rappeur se révèle à l’époque par une première mixtape, niche (presque culte), intitulée la Kiwibunnytape (en hommage à ses fans, baptisés les « Kiwis »). Sur des productions faites maison, le rappeur pose et s’essaie docilement au chant. Il pose les bases d’un univers acidulé assez unique en son genre, composé de synthés, beats de velours et textes taillés sur le vif. Dès cette sortie, on sait déjà qu’il y a quelque chose à creuser, « surtout dans le paysage du rap français, qui n’a jamais entendu ça », peut-on entendre, à son sujet, entre les murs de son label Entreprise.
Le temps passe. Le rappeur à l’imagination débordante nous emmène main dans la main direction son pays des merveilles, passant parfois via quelques détours plus ou moins réussis (Piu Piu, projet très ambitieux mais à l’objectif demeurant flou). Jusqu’au jour où il fait venir camion de glace, déboulant avec une gigantesque mascotte de lapin (un poil) flippante, ou les doux souvenirs d’une adolescence passée viennent bousculer les angoisses d’un jeune adulte en proie à ses doutes, ses amours et ses ruptures.

Un peu dans la lune, nelick nous rejoint. Il sort d’une efficace séance de yoga (il donnera son premier concert au Trabendo, à guichets fermés, deux jours après l’interview, d’où le besoin de recharger ses chakras) et vient parler de la suite (et fin) de son projet Vanille Fraise, intitulée Supplément Chantilly, fraîchement signé chez Entreprise. Son disque le plus cohérent, marquant un vrai nouveau départ. « J’ai l’impression que tout a changé, même dans ma vie personnelle, confie t-il. Pendant longtemps, j’ai été inconscient de ce que je faisais, je ne savais pas pourquoi je voulais me lancer dans la musique, qu’est-ce que je pouvais apporter aux auditeurs. Maintenant, c’est plus clair. » Soit il reste volontairement évasif, soit il est difficile de véritablement décrire ce ressenti, d’autant plus avec cette nouvelle mixtape, probable dernière pierre à l’édifice avant l’album, « le vrai. » Pour en arriver là, nelick a travaillé dur : « Je me considère comme un rappeur mais qui ne fait pas de rap à proprement parlé, » dit-il, faisant référence au chant. « Je prends régulièrement des cours, j’améliore le phrasé et j’ai plus que tout envie que, au-delà des mots et du flow, de faire ressentir des émotions en chantant. »
© Entreprise
Exit ses études en commercialisation, nelick construit les fondements d’un projet musical atypique et mûrement réfléchi, entouré de ses potes, apparaissant aussi bien dans les sons que dans les clips. Un peu comme un multiverse artistique à la Odd Future, où chacun y met son grain de sel et son talent. On compte Le Sid, rappeur à la voix de miel et au charisme fou, Gouzou (sur la pochette), pro des platines et Kofi Bae, talentueux producteur (depuis Tatoo, en 2021), avec qui nelick trafique des sonorités en mélangeant ses influences majeures, de Tyler, The Creator à Mac DeMarco, Steve Lacy en passant par quelques BO de films kitsch italiens. « Je l’ai forcé à s’exiler de la campagne pour s’installer chez moi, à Paris. C’est à la fois jouissif et exténuant de bosser avec ses amis. Quand tout devient sérieux, le travail rendu prend une dimension plus professionnelle. Parfois, ça parait être un simple service, alors qu’en réalité ça s’inscrit dans le projet à part entière. Quand je fais écouter un son et qu’il ne prend pas chez eux, je sais instinctivement que je ne dois pas le garder. » Le résultat paie : Vanille Fraise / Supplément Chantilly est une merveille de sonorités : ballades mélancoliques (« elle danse toute seule dans sa chambre » avec Milena Leblanc, « 2seul », « mommy ») aux ovnis vintage, entre disco et slow romantique (« putivuelta! », « i love u », avec Arielle Dombasle) sans oublier la part d’ego trip (« mac lesggy », « patoketchup »), bien naturelle chez un rappeur, mais jamais de mauvais goût.

nelick propose un menu varié, au goût de reviens-y, entre confessions intimes envers sa mère (« Parfois, elle m’appelle et me demande si je vais bien car elle vient d’écouter mon dernier morceau, je lui dis en riant que je l’ai écrit y’a des mois, que tout va bien, c’est passé, » s’amuse le rappeur) ; à ses copines… ses exs en l’occurence. Quitte à rendre un florilège d’hommages aux personnes traversant sa vie de jeune adulte, nelick s’évertue à poser cartes sur table, raconter une situation d’inconfort et toxicité, avec légèreté et une sensibilité nouvelle dans le genre (« On est sur une pente glissante on sait tous les deux pas skier, » rape nelick « ma pote, ma go, mon ex », issu de Supplément Chantilly.) « C’est toujours la même chose… » 
Outre le fond, la forme suit cette idée d’instantanéité, comme le petit patchwork d’une émotion fulgurante. « J’aime les projets courts, qui vont droit au but, continue nelick. Maintenant, je ne fais plus de compromis. » Pour la suite, le menu maxi s’il-vous plaît : « L’album arrive, c’est certain. Je sais qu’il ne manquera rien. » Un rêve qui prend toutes ses formes.
Propos recueillis par Samuel Regnard
Supplément Chantilly, disponible (via Entreprise).


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En septembre 1971 , Neil Young emmenait Graham Nash faire un tour de barque sur son lac pour lui faire écouter son nouvel album, Harvest. L’installation sonique était quelque peu baroque. Young avait fait placer l’enceinte de gauche dans son ranch, situé dans le nord de la Californie, utilisant la grange voisine pour y mettre le haut-parleur de droite. Pendant que le disque passait, son producteur, Elliot Mazer, courut vers la rive pour lui demander comment ça sonnait. Et Young de lâcher cette réplique entrée dans la légende, “ Plus de grange ! ”, devant un Graham Nash bluffé. On connaît le résultat : Harvest, disque phare des seventies, qui a fait reculer les frontières du fameux “folk rock des canyons” et dont on célèbre, en ce début 2022, le cinquantième anniversaire. Un milestone, comme on dit. Avec ses hits devenus éternels, “Heart of Gold”, “Old Man”, “The Needle and the Damage Done”, “Alabama” et autres “Out on the Weekend”, ses Stray Gators et ses invités de luxe (Crosby, Stills & Nash, Linda Ronstadt, ou encore James Taylor), ses arrangements orchestraux somptueux, signés Jack Nitzsche.
Un demi-siècle plus tard, Young a repris sa quête pour découvrir une nouvelle grange – barn, en anglais. Barn, c’est en effet le titre de son dernier album avec Crazy Horse, sorti en décembre dernier, et ainsi nommé d’après cette antique bâtisse qu’ils ont passé neuf mois à restaurer dans les montagnes Rocheuses. Un documentaire du même nom, réalisé par la femme de Young, l’actrice Daryl Hannah, retrace, lui, la réalisation de l’album. On y voit Young, le guitariste Nils Lofgren, le bassiste Billy Talbot et le batteur Ralph Molina interpréter les dix titres, accompagnés des chiens de Young – Moon et Mo –, de bières fraîches et de la pleine lune. Young a accepté un entretien par Zoom de – puis sa maison dans les montagnes pour parler de l’album mais aussi révéler des détails sur ses prochaines sorties – du troisième volet de ses Archives (couvrant les années 1976- 1987) aux plans entourant le 50e anniversaire de la sortie du monument Harvest. Vous aviez enregistré Colorado, le dernier album que vous avez fait avec Crazy Horse, dans un vrai studio.
Pourquoi avez-vous décidé de retourner dans une grange, cette fois-ci ?
Eh bien, la grange est quelque chose que nous aimons bien. Celle-ci est une superbe vieille grange, et elle a été récemment restaurée. Elle a été construite en 1850, environ. C’était la grange où les diligences s’arrêtaient et où on s’occupait des chevaux et nettoyait les roues. Il y avait aussi quelques bâtiments bizarres autour, dans lesquels les gens dormaient, puis ils remontaient dans leur diligence et continuaient leur route. Donc, c’est dans ce but qu’elle a été construite, dans les années 1850. Nous l’avons restaurée en utilisant tous les matériaux d’origine. Nous avions juste quelques croquis et une photographie. Elle commençait à s’enfoncer dans le sol, l’arrière s’était effondré et c’était juste funky. Mais on a déniché ces superbes pins ponderosa – ça a donné une belle construction, avec toutes ces surfaces rondes. Le fait est que les rondins superposés créent une ondulation de rondeurs. Il n’y a pas de carrés. Les carrés sont les ennemis du son. Ils créent une onde stationnaire, qui fait sauter certaines fréquences et en fait disparaître d’autres. Il faut donc compenser tout cela lors de l’enregistrement. Nous n’avons pratiquement pas eu à le faire. Tout sonnait vraiment bien, directement, à l’intérieur du bâtiment.
Vous avez joué dans des granges depuis Harvest. Quelle est votre connexion avec elles ?
Quand j’ai enregistré Harvest, je voulais seulement jouer quelque part. Ils avaient une grange, ça avait l’air bien et je me suis dit que ça pourrait être cool. On avait une scène assez cool et tout était vraiment chouette. Et cinquante ans plus tard, on essaie à nouveau. Quelle histoire ! Vous avez enregistré l’album en juin 2021, sous la “lune de fraise” (Strawberry Moon, la première pleine lune de l’été selon les Amérindiens).
En quoi enregistrer durant pleine lune est-il si important pour vous ?
J’aime travailler comme ça parce que cela marche pour moi. Je ne sais pas si c’est le cas pour tout le monde, mais ça fonctionne pour moi parce qu’on peut sentir l’énergie quand les cycles lunaires changent. C’est quelque chose dont les gens sont conscients depuis des années et des années – et certaines cultures le sont plus encore. Lorsque la nouvelle lune arrive, vous vous sentez différent ce jour-là, comme lorsque vous tournez la page. Vous sentez juste une énergie. Et puis, peut- être une semaine plus tard, vous commencez vraiment à ressentir quelque chose, et c’est généralement très positif et très créatif, vraiment bon. C’est pourquoi nous avons choisi la pleine lune comme date principale pour la fin des sessions.
Angie Martoccio
Retrouvez cet entretien avec Neil Young en intégralité dans Rolling Stone n°139
Toute l’actualité de Neil Young

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Beaucoup plus gai (rires) ! Musicalement, instrumentalement, il est moins “hard” et donc plus léger, même si on pourrait y trouver des thèmes et des ambiances qui, eux, restent sombres. Le tout reste très rock, mais j’avais envie de composer de façon un peu plus simple, en tout cas d’aller vers quelque chose de plus naturel et d’introduire à l’occasion des influences un peu plus bluegrass ou country, de faire quelque chose qui me ressemblait davantage tout simplement.
Exactement. Beaucoup de temps même. À la base, j’avais une personnalité assez introvertie, plutôt timide, pas du tout leadeuse dans l’âme. Même si je ne m’en rendais pas compte, c’était devenu assez problématique au final alors que j’étais sensé gérer toute une équipe. Je me laissais guider par les gens autour de moi, d’autant que j’ai toujours eu du mal à dire non, a fortiori parce que j’étais entourée d’une équipe d’hommes, pour la plupart plus âgés que moi et qui me faisaient parfois bien comprendre qu’ils avaient plus d’expérience – certains d’entre eux en tout cas. Avec ma personnalité, il m’a toujours été difficile de faire savoir quand je n’étais pas d’accord.
D’une certaine façon, le Covid a pas mal joué. Le fait de pouvoir prendre du temps pour moi, d’avoir du recul, m’a amené à me poser des questions sur ce que je voulais faire, où je voulais aller. Du coup, j’ai composé majoritairement seule pendant les confinements. De fil en aiguille, ce changement dans ma façon d’aborder les choses s’est imposé à moi.
J’y vois plus des thèmes qui tournent autour de la découverte de soi, des choix à faire, ce qui est plus important dans la vie. Peut-être y a-t-il une certaine fermeté dans ma façon de prendre de la distance et qui se reflète sur certaines chansons en effet, même si, une fois de plus, cette prise de distance sert à être davantage soi-même, ce qui est tout sauf négatif.
Voilà. Toutes ces années, je suivais sans me poser de questions, j’avais ma petite vie toute simple, rock‘n’roll, dans le van à me bourrer la gueule tous les soirs après les concerts, à être cette Laura non pas simplette mais qui ne se posait jamais beaucoup de questions. J’étais juste heureuse avec l’existence que je menais. Là, je me rends compte que je peux faire mieux, que je peux aussi me préoccuper de plus de choses. J’étais dans ma bulle, et des sujets comme le changement climatique, le féminisme, la politique, être végétarienne, n’y avaient pas vraiment leur place. C’est un peu tout ça qui a changé. J’ai essayé de voyager un peu pendant la phase de composition de cet album et je pense vraiment que ça m’a aidé à regarder les choses autrement.
Xavier Bonnet
Retrouvez cette interview de Laura Cox en intégralité dans Rolling Stone l’Hebdo n°106, disponible sur notre boutique en ligne.
Head Above Water de Laura Cox est disponible.

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27 janvier 1944 : naissance de Nick Mason, batteur de Pink Floyd.
Vingt-cinq ans. Il aura fallu vingt-cinq ans à Nick Mason pour penser l’après-Pink Floyd et former son propre groupe, Mason’s Saucerful of Secrets. Il réunit l’ex-Spandau Ballet Gary Kemp, le bassiste de session des Floyd Guy Pratt, le guitariste Lee Harris et le claviériste Dom Beken. Dès le début, Mason savait qu’il devait se démarquer des machines de guerre que sont les tournées de Gilmour et Waters. « Je savais que je ne pouvais pas jouer « Comfortably Numb » aussi bien que David, Roger ou l’Australian Pink Floyd Show, » confie-t-il. « Il nous fallait trouver un autre créneau. » Ce sont donc vers les enregistrements pré-Dark Side of the Moon que s’est tourné Mason, à commencer par “Set the Controls for the Heart of the Sun” et “Astronomy Domine”.
(rires) Je pensais remonter sur scène depuis pas mal de temps, mais je n’avais jamais transformé l’essai. Le Nick Mason de Saucerful of Secret n’a pas un objectif précis. C’est un Nick Mason convaincu par ses amis de remonter sur scène. Lee Harris a écrit à Guy [Pratt] pour lui demander si j’envisageais quoi que ce soit. Ce n’était pas le cas mais comme Guy aimait bien l’idée, je me suis laissé convaincre.
Je me suis simplement plongé dans le catalogue du groupe et je me suis dit qu’il y avait pas mal de bonnes chansons parmi nos premiers enregistrements. On pouvait aisément les reprendre sans devoir respecter les partitions à la lettre. En effet, je ne tenais pas à ce qu’on devienne un cover band… me reprendre moi-même, ça me gênait !
Exactement ! C’est vraiment amusant de déterrer tous ces morceaux. C’est rafraîchissant !
Ce groupe s’est formé de lui-même, en un sens. Il n’y a pas eu d’audition. On s’est juste dit que ça nous faisait envie et on s’est lancé. Je connais Gary depuis quinze ans. Ce n’est pas que je ne voulais pas travailler avec lui, mais je n’aurais jamais pensé qu’il aurait pu être intéressé. Mais il est vrai que beaucoup de gens ont une tendresse particulière pour Syd Barrett et cette époque de la carrière de Pink Floyd. A peine avais-je mentionné cette idée de groupe à Gary qu’il m’a annoncé qu’il voulait en être.

En effet. On peut facilement se laisser cloisonner dans tel ou tel genre de musique, mais en vérité les étiquettes importent peu : les bases sont les mêmes. Ça me plaît d’être entouré de musiciens qui ont joué avec Ian Dury et Transit Kings !
On s’est retrouvé sur la même longueur d’onde presque immédiatement. Vu que je ne suis pas un grand bosseur, ç’aurait été compliqué si le projet avait consisté en quoi que ce soit d’autre qu’un bœuf. Ce qui est fascinant c’est qu’on a presque instantanément trouvé notre son. Je dirais que c’est en grande partie dû à l’enthousiasme des musiciens. Quand on veut, on peut !
Les chansons restent, mais la technique peut venir à manquer. Les rejouer sur scène, c’est comme voyager dans une machine à remonter le temps. Ça me rappelle les débuts de Pink Floyd et la joie qu’on avait de simplement jouer nos morceaux devant un public.
Se produire dans un stade ne permet pas d’entretenir une véritable relation avec le public, mais dans une petite salle c’est différent. Le problème avec les stades, c’est que pour 50 000 fans, il y en a toujours qui fument ou jouent au frisbee dans le fond.
Bien sûr. Vous ne pouvez pas ignorer le fait que la tournée de Roger est gigantesque et qu’il y a plein d’autres artistes qui montent des shows géniaux. Pour être honnête, j’ai été surpris de l’enthousiasme avec lequel Saucerful of Secrets a été accueilli. Je suis ravi !
Je suis aux anges. Je suis dans le même état que quand nous nous sommes produits pour la première fois à la télévision.
J’ai répété durant de longues nuits ! (rires) En vérité, dès que je m’y suis remis c’est revenu… A commencer par certaines techniques de jeu. Pas besoin d’utiliser ses bras quand on peut utiliser ses poignets. L’adrénaline aide aussi pas mal. Je ne me suis jamais dit que j’étais trop fatigué pour jouer.
Tout le monde a sélectionné les chansons qu’il préférait et on a fait le tri ensemble. Au début, on en avait qu’une douzaine. C’est Gary qui m’a convaincu de mélanger « If » et « Atom Heart Mother ». C’était un choix très inspiré. On devrait faire plus de trucs de ce genre.

(Rires) Pour tout vous dire, nous n’étions pas tous d’accord à ce sujet. A un moment, je pensais que “Astronomy Domine” aurait fait une meilleure introduction – mais opter pour « Interstellar » était un très bon choix. Ça lance bien le concert !
(Rires) On ne s’impose pas de limite, mais je ne me verrai pas jouer « Alan Psychedelic Breakfast » sur scène, par exemple. Cela nécessiterait une bouilloire et pas mal d’autres objets que nous n’avons pas. Ce serait dommage d’utiliser un sample. Mieux vaut que ce soit live. On ne fait pas dans la demi-mesure.
Le problème avec “Echoes” c’est qu’il est bien trop lié à Rick [Wright], donc j’ai préféré éviter de m’y attaquer. Peut-être que l’on s’y penchera un jour. C’est un morceau magnifique. Ça serait un bel hommage.
En effet. Je trouvais ça correct. Je ne cherchais pas leur permission ou quoi que ce soit. Je pensais juste que c’était préférable qu’ils soient au courant.
Je confirme. Mais je n’y compte pas trop. Je me soucierai des guest stars quand le groupe sera installé.
Bien sûr. Tant qu’il y aura quelqu’un pour croire que l’on peut remplir des salles, on continuera. Ça me permet également de me produire dans des lieux que Pink Floyd n’a jamais visité, comme l’Amérique du Sud. On a beaucoup de fans là-bas et j’ai hâte de jouer pour eux.

J’aurais tendance à dire que ce serait impossible… Mais il ne faut jamais dire jamais ! Reste que ça ne fonctionnerait que si on y mettait notre propre patte. Comme je disais, ça ne m’intéresse pas de reproduire « Comfortably Numb » ou « Money » à l’identique.
Je ne voudrais pas qu’un classement des cinq meilleures versions de « Comfortably Numb » sorte et qu’on ne soit même pas dedans.
Pas mal de gens ont découvert Pink Floyd avec Dark Side et ignorent ce que l’on faisait avant…
En un sens. C’était le groupe de Syd. Fleetwood Mac et Genesis ont connu la même chose : leur line-up a changé et leur musique s’est radicalement transformée.

Ça devrait se faire. Ça prend du temps parce qu’on n’a pas les mêmes opinions quant à ce qui doit être fait ou non, mais ça se fera. De tous nos albums, c’est sûrement celui qui mériterait le plus qu’on se penche dessus.
Si on en avait, on les sortirait. On craignait tellement les copies pirates que l’on a enregistré très peu de concerts. Faire Pink Floyd at Pompeii était une très bonne idée, mais je doute que l’on ait enregistré quoi que ce soit pendant les tournées de Dark Side, Animals ou Wish You Were Here. Si on a des archives, elles sont sûrement d’une qualité médiocre. Quand j’y pense, on aurait dû documenter tout ça…
Écrit par Andy Greene
Traduit et adapté de l’anglais par Jessica Saval

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En 2023, Circa Waves sort son cinquième album et fête les 10 ans de son existence. A cette occasion, Kieran Shudall, chanteur, guitariste, compositeur principal et producteur du groupe de Liverpool, se confie à Rolling Stone. Il détaille le processus de création de Never Going Under, un disque énergique, direct et terriblement accrocheur. Il n’hésite pas non plus à aborder les différents thèmes qui l’ont inspiré, tels que la paternité, l’alcool ou la fierté de venir du nord de l’Angleterre. Simple et sincère, il décortique sa vision artistique, ses méthodes et ses inspirations, tout en livrant ses questionnements. Plongez dans l’esprit d’un musicien à la fois talentueux et hyperactif.
Il y a un an, j’ai commencé à avoir des acouphènes. Je me suis d’abord dit que j’allais devoir arrêter la musique et quitter le groupe. Ensuite, j’ai réfléchi, j’ai décidé de surmonter cette épreuve et le morceau “Never Going Under” en parle. C’est ma manière de dire qu’il ne faut pas abandonner. Avec la pandémie qui nous est tombée dessus, il semble que tout le monde a eu des problèmes à surmonter. Cela peut être la perte d’un proche, l’isolement… “Never Going Under” est un majeur levé aux épreuves de la vie.
J’ai vu beaucoup de médecins, qui m’ont dit qu’il n’y avait pas de solution miracle. Je m’y suis donc accoutumé. C’est comme être dans une pièce avec une horloge qui fait “tic tac”. Au bout d’un moment, tu finis par t’y faire. Plus on ignore les acouphènes, moins on les entend. En quelque sorte, j’ai fait le deuil du silence. En surmontant cela, je me suis dit que je pouvais surmonter bien des obstacles.
En effet ils le sont. Je ne me sens pas capable de parler du même sujet tout le long d’un album, comme font The Arctic Monkeys. J’écris sporadiquement ce qui me passe par la tête. “Northern Town” parle de Liverpool, d’où je viens. Et j’en suis fier, comme beaucoup de Liverpuldiens ! C’est aussi la ville des Beatles. A 20 mètres de chez moi se trouve Penny Lane et si on continue, on tombe sur [le mémorial de John Lennon] Strawberry Fields. Les Beatles sont partout ici. Il y a aussi “Do You Wanna Talk”, qui parle d’être trop saoul. Cela peut arriver à tout le monde ! [rires] “Carry You Home” parle de mon fils, que je voulais ramener à la maison pendant qu’il était à la maternité. Ce sentiment de devoir protéger quelqu’un était tout nouveau pour moi, tout comme la volonté d’être un bon père.
C’est notre premier morceau qui adresse aussi directement la question de la santé mentale. Quand nous avons été signés pour la première fois, tous mes rêves se sont réalisés. Ensuite, pendant la tournée, je me suis retrouvé malheureux. C’était un sentiment très étrange, parce que j’avais réussi à obtenir tout ce que je voulais. Le morceau parle de cette idée. Atteindre tes objectifs ne te rendra pas nécessairement heureux. Tu veux toujours progresser. C’est un titre fort en émotions, qui a parfaitement sa place sur Never Going Under.
Mathieu David
Retrouvez cette interview de Kieran Shudall de Circa Waves dans Rolling Stone l’Hebdo n°105, disponible sur notre boutique en ligne.
 

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